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Le baptême c’est quoi ?

Si vous demandez à brûle-pourpoint aux gens : «Qu’est-ce-que le baptême ?», vous obtiendrez peut-être cette réponse : «C’est un peu comme prendre votre carte de la société de pêche ou celle de football. Cela vous donne l’accès à des droits (par exemple vous pourrez vous marier à l’église) (On pense un peu moins que cela crée des devoirs, des obligations…). Vous bénéficiez d’une structure. Vous entrez dans un ensemble de relations, de compétences. »  Tout cela est vrai mais c’est encore bien loin de la grâce du baptême qui est dite dans ces deux paroles de Jésus : « Demeurez en moi et moi en vous ». Il s’agit d’être chez Jésus comme chez soi…. ! Et que Jésus soit dans ma vie comme chez lui, que rien ne lui fasse honte… ! Comment est-ce possible ? parce que dit Jésus, «Je suis la vigne et vous êtes les sarments».

Par le baptême, nous sommes greffés sur Jésus. La greffe d’un arbre a quelque chose de fascinant. Petits, mes frères et moi avions été tellement émerveillés que mon père ait pu faire revivre une toute petite branche de poirier qui nous semblait morte, que nous avions essayé de faire la même chose sur des «balais» (genêts) avec de la pâte à modeler… C’est la plus belle des images pour exprimer ce qui se passe au baptême. Il faut simplement penser que les éléments de la comparaison sont inversés. Dans le jardinage, c’est l’arbre porte-greffe qui est sauvage et qui ne donnerait que des «pouns tsanüs», des pommes acides, des poires immangeables ; et le greffon va lui permettre de donner de beaux fruits. Dans le baptême, c’est le contraire : c’est le greffon qui est sauvage et qui, sans «Jésus porte-greffe», ne donnerait que des fruits sporadiques, douteux, inconstants. Le jardinier fait une incision sur le porte-greffe. Il y glisse le petit greffon taillé en biseau. Avec une ligature de raffia, du mastic, le miracle va se produire : la sève du tronc va monter dans cette petite branche qui semblait morte et la faire pousser. Ce n’est pas le jardinier qui donne la croissance, mais il aura beaucoup de travail pour que l’arbre porte de beaux fruits (les jardiniers, c’est vous les parents, les parrain et marraine et les catéchistes)

Cette image du sarment greffé sur la vigne de Dieu nous dit au moins cinq choses.

1.  Nous ne sommes pas seulement accompagnés par Jésus. Nous sommes greffés sur lui. Jésus le dit clairement : «Sans moi vous ne pouvez rien faire». Un prêtre avait été nommé dans une paroisse en difficulté. Un an plus tard, son évêque visite la paroisse et constate avec plaisir qu’elle a évolué très favorablement. Désireux de manifester sa satisfaction tout en préservant l’humilité de son prêtre il lui dit : – Quel magnifique travail l’Esprit-Saint a fait dans cette paroisse par votre intermédiaire ! – Oui, monseigneur, répond le prêtre. Mais vous auriez dû voir l’état de la paroisse lorsque l’Esprit-Saint était seul à s’en occuper ! Ce prêtre avait dit cela avec un grand sourire parce qu’il savait très bien que sans le Saint-Esprit il n’aurait rien pu faire. Paul écrit : « Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l’action elle-même, au profit de ses desseins bienveillants» (Phi 2,13

2.  Pour qu’il y ait greffe, il faut qu’il y ait deux blessures… Il ne faut donc pas avoir peur de nos «blessures». Nos soi-disant perfections et nos réussites risquent de nous barrer l’accès à Dieu. Au contraire nos blessures sont des brèches par lesquelles la Sève de Dieu peut entrer : saint Paul est allé jusqu’à dire : « Je ne me glorifierai que de mes faiblesses, car le Seigneur m’a dit : «Ma grâce te suffit : la puissance se déploie dans la faiblesse» (2 Cor 12, 5-9).

3. De prendre conscience que nous sommes greffés nous introduit dans une formidable liberté. Quand Nicolas Domenach demande au cardinal Decourtray : «Au fond pourquoi êtes-vous chrétien ?», la réponse jaillit : «Parce que le Christ me rend libre. j’ai vécu ma rencontre avec le Christ comme une formidable libération. Libération de moi-même enchaîné dans mes instincts ; libération progressive – ce n’est jamais fini ; libération vis-à-vis des jugements des autres – ce qu’ils pensent tant pis, ne nous inquiétons pas de la gloire humaine.»

4. Nous avons en nous la même sève que Arnaud Beltrame, le gendarme qui a donné sa vie pour sauver celle de Julie. Il avait été baptisé il y a huit ans, à l’âge de 33 ans.

Le baptême c’est Jésus en moi. Est-ce que je le laisse vraiment agir ?