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Croire au Christ, une simple conjecture ?

J’ai lu le témoignage d’Eric Emmanuel Schmitt, écrivain fort sympathique. Il écrit : « Si vous me posez la question « Dieu existe-t-il ? », je vous répondrai que je n’en sais rien. Je suis un agnostique croyant. Mais j’ajoute : « Je crois que oui. » L’humanisme c’est cela : d’abord partager une ignorance fondamentale. Un humanisme contemporain doit se fonder sur le partage de l’ignorance ; le contraire de la foi, c’est la croyance qui se prend pour une vérité objective. »

Mais le problème posé par ce type de paroles qui font de vous un homme éminemment tolérant, ouvert et éclairé au regard du monde, c’est celui de la possibilité de rendre compte de sa foi. « Soyez toujours prêts, dit Saint Pierre, à rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1P3,15). La foi est une grâce, mais elle est aussi raisonnable. Elle est fondée sur les Apôtres. Ils n’ont pas partagé une « ignorance fondamentale » mais une certitude en laquelle ils ont fondé leur vie et même leur mort, celle d’avoir « vu, entendu, touché » le Christ Seigneur comme le dit Saint Jean (1jn1).

Les Apôtres ont vu, entendu, touché le Seigneur.

Nous sommes ancrés dans le réel de l’histoire. Nous sommes aussi du sang des martyrs. Il bat au cœur de l’Eglise. Avec le célibat consacré, qui est une forme de martyre dans le renoncement à porter une vie terrestre pour la gloire de Dieu et le salut du monde ; il n’y a pas pas de plus haut témoignage que celui du sang versé. Nous ne sommes chrétiens que par le sang versé. Pourquoi les Apôtres sont-ils morts ? Pour une expérience subjective, une impression fugace ou parce qu’ils avaient vu, entendu, touché le Christ Seigneur ? Qui est prêt à donner sa vie pour l’existence du monstre du Loch Ness, à verser son sang pour Bilbo le hobbit ?

« Mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente », chantait Brassens. On ne meurt pas pour des mythes, on meurt pour une personne réelle, de chair et de sang. Ils sont morts, les martyrs de l’Eglise naissante, parce que le Christ ressuscité les avait rendus profondément libres de déposer une vie qu’ils savaient promise à la gloire.

La sérénité du testament de Louis XVI

Je relisais le testament de Louis XVI. Nous portons les mots de sa mémoire comme un signe d’espérance pour notre nation. Il incarnait quelque chose de la paternité de Dieu ; Il est mort en chrétien, c’est-à-dire en homme libre, comme les Apôtres. La sérénité de son testament atteste de sa liberté intérieure. Il savait que son Seigneur était vivant et vrai. Par son baptême il était déjà mort, par son baptême, il était déjà ressuscité.

Il n’y a pas de liberté plus grande que celle de savoir que nous sommes déjà ressuscités en Jésus Christ. Il savait que les rois passent sur cette terre, mais que le Christ était le seul dont on puisse dire : « Le roi est mort, vive le roi ! » car, par sa mort, il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie. »

(article paru dans Famile Chrétienne)