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Vivre dans notre culture moderne

(auteur inconnu)

Nous sommes passés d’un monde régi par une moralité familiale et religieuse à un monde régi par le succès individuel et l’épanouissement personnel ; d’un sens parfois trop extérieur de service aux autres, à la patrie, à Dieu, à une recherche éperdue du bien-être pour soi ; de la primauté de la morale à la primauté de la psychologie et de l’économie. D’une morale fermée et souvent rigide sur le plan des mœurs, nous sommes passés à une liberté totale – où tout est permis, où tout est offert en pâture.

Une société dite de communication qui est en fait une société de connexion et de stimulation et non une société de relation. La télévision, malgré quelques excellentes émissions, amène une confusion réelle des valeurs : qu’est-ce qui est bien, qu’est ce qui est mal ? Tout est possible. Un grand professeur de médecine a affirmé dans les journaux que, dans son service, il tuait des enfants nés prématurés avec un handicap. Par lettre, j’ai protesté au nom de la vie : « Vous, vous avez des certitudes, m’a-t-il répondu. Moi, je cherche encore. Je n’ose pas dire que j’ai la vérité. Vous, vous dites que vous l’avez. » Presque la même remarque m’a été faite par un écrivain français qui prônait la pilule pour sa fille trisomique 21 pour qu’elle puisse vivre des expériences sexuelles. Sous-entendu dans les deux situations : « Vous avez vos certitudes, vous êtes fasciste. Vous cherchez à imposer une loi sur tous. » La morale, n’est-elle pas d’abord et avant tout la défense des droits de la personne et surtout des plus faibles de la société, droit à la vie, à un chez-soi, à l’éducation, aux soins, à être aimé ?

Si on nie toute morale, c’est la fin de toute vraie éducation, de tout respect pour chaque personne telle qu’elle est. C’est la porte ouverte à toutes les injustices. Le monde n’est plus alors qu’une jungle où chacun se défend et agresse comme il peut.
L’une des valeurs cependant de la société actuelle est de ramener tout à la personne individuelle : sa liberté, sa vie. La morale familiale et religieuse portait en elle des dangers et des failles. On peut se cacher derrière le devoir. On peut oublier qu’au-delà du devoir il y a un appel à une vie pleine, une vie d’amour et de communion. Le devoir peut aller jusqu’à un mépris de soi et de sa valeur fondamentale. La situation actuelle tend à amener les êtres humains vers un état de pauvreté humaine, pauvreté culturelle, intellectuelle, pauvreté de foi. Beaucoup sont saturés par les images, ou par les informations. Tout reste à un niveau superficiel. La plupart des personnes n’ont ni le temps ni le goût d’approfondir les choses. Tant d’hommes et de femmes sont pris dans un mouvement pour survivre, pour se distraire, pour répondre à l’immédiat. Ils tendent à vouloir tout et tout de suite. Il leur faut des expériences fortes qui donnent vie, ou apparence de vie. Dans ces conditions, il est difficile de retrouver des repères vrais. Les soutiens qui existaient autrefois n’existent plus. Mais les conditions de vie sont tellement différentes, qu’il n’est pas possible de revenir en arrière.

L’humanité continue sa marche à la fois belle et désastreuse. Et comme je crois que l’univers et que l’humanité sont bien faits, comme il y a toujours contenus en eux des éléments d’équilibre et de guérison, il y aura sans doute une autre voie qui se dessinera pour aider chacun à trouver son propre équilibre, sa propre paix intérieure.