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Quelle foi pour Moïse de lever le bâton et de frapper le rocher parce que le Seigneur le lui demande ! Imaginons la scène. Et s’il ne se passe rien !? Il aura l’air malin devant tout le peuple qui marmonne et est prêt à en venir aux mains !

Sainte Bernadette Soubirous, lors de la 9ème apparition le 25 février 1858 a posé le même acte de foi. Sur la parole de la Vierge Marie, elle gratte la terre au fond de la grotte du rocher de Massabielle. Elle porte de la boue à sa bouche et se fait prendre pour une « dérangée ». C’est seulement quelques heures plus tard que l’eau jaillira à flots pour ne jamais s’arrêter (depuis 162 ans !) et provoquer plusieurs générations dès les premiers jours.

Quand nous posons un acte de foi pour prier, pour aller à la messe, pour répondre à une invitation lancée par la paroisse, pour rendre visite à un malade, pour se confesser, nous sommes comme Moïse qui lève son bâton. Et s’il ne se passait rien ?!

Mais le Seigneur bénit nos actes de foi. C’est pourquoi je vous propose comme effort de carême supplémentaire : mettez-vous à votre bureau et écrivez votre Histoire Sainte. Faites la liste des grâces qui jalonnent votre vie de chrétien…

23 juin 1960 : ma naissance.

4 octobre 1959 : ma conception. Merci Seigneur.

3 juillet 1960 : mon baptême. J’avais 11 jours !… Mon parrain et ma marraine…

mai 1967 : ma première confession dans la chapelle de soeur St-Joseph avec le père Pierre Oubrier, prêtre auxiliaire.

juin 1967 : la première de mes communions !

mai 1970 : ma confirmation…

juin 1972 : notre retraite de profession de foi à Lalouvesc pendant 3 jours !

juin 1972 : ma profession de foi. J’ai lu la première lecture (En buttant un peu sur « Nabuchodonosor »… !)

août 1972 : mon premier pèlerinage à Lourdes !

juillet 1980 : ma rencontre avec Marthe Robin à Chateauneuf de Galaure.

1980-1981 : mon service militaire. Rencontre avec le père Jean Priard aumônier de l’hôpital Desgenettes.

Cela dépend des caractères plus ou moins positifs ou négatifs, optimistes ou pessimistes, mais souvent nous avons plus l’impression d’être maudits que d’être bénis.

Or nous sommes bénis !

Mais il faut « sortir d’Egypte » c’est-à-dire de nos esclavages auxquels, curieusement nous rêvons de retourner. Car il est plus facile d’être esclave que d’être libre.

Dieu suscite notre liberté, notre créativité. Les commandements n’attendent pas une soumission, une exécution servile.

Une comparaison dans ma communauté, dans les familles, on fait la vaisselle… « Nous on ne fait pas comme ça ». Hé oui, moi je fais comme ça donc tout le monde doit faire comme ça.

Pour le Seigneur, ce n’est pas pareil. Il me dit : tu laves les assiettes, tu essuies les couverts.

Mais Il ne dit pas comment.

A nous d’inventer suivant les époques, suivant les cultures, suivant les besoins…

Jésus nous invite à sortir de nos « postures ». Une posture c’est un point de vue dans lequel nous nous enfermons. En ce qui concerne la foi, la posture la plus répandue aujourd’hui est celle-ci : « Dieu m’a pris ma grand-mère donc je ne pratique plus…Depuis que Dieu m’a pris mon père j’ai arrêté d’aller à la messe et de prier »… Et il est très difficile de faire sortir la personne de cette posture-là. On a beau expliquer que Dieu ne tue pas, qu’il fait avec la fragilité de nos gènes, la virulence des virus, notre prudence ou notre témérité, les bonnes influences dont nous bénéficions ou les mauvaises dont nous pâtissons…il est rare que la personne change d’avis.

Un prêtre parti en Afrique pour quelques années raconte cette anecdote qui m’a profondément marqué. Le pays où il était venait d’être ravagé par une violence inouïe. Dans la paroisse qu’il servait il y avait une femme encore relativement jeune qui avait tout perdu : son mari, ses enfants, ses parents, la plupart de ses frères et sœurs. Elle avait connu des horreurs.

Or, elle participait à la messe chaque jour, très pieusement. Le prêtre lui dit : « Je suis émerveillée de vous voir toujours aussi fidèle. Vous n’en voulez pas à Dieu pour tout ce qui vous êtes arrivé ? » Elle lui a répondu avec un bon sourire « Bien sûr que non, le Seigneur est le seul qui ne m’a jamais rien fait de mal ».

En plus d’être bénis dans notre Histoire Sainte avec lui – unique au monde et dans toute l’histoire de l’humanité ! – le Seigneur nous rend « bénédictions vivantes », comme la femme de Samarie qui rayonne d’Amour de Dieu aussitôt qu’elle saisit à quel point elle est aimée, bénie.