Les premières icônes de la Vierge Marie qui allaite sont très anciennes. D’origine copte, ces…
Résolutions de carême et combat spirituel
Résolutions de carême
Saint Jean-Paul II demande à Mgr Daucourt, évêque d’Orléans, au cours d’un déjeuner : « Avez-vous un gros problème dans votre diocèse ? – Oui, Saint-Père, un très gros problème que je ne sais résoudre. – Qu’est-ce donc ? – C’est la conversion de son évêque. – Eh bien, c’est exactement le même problème dans le diocèse de Rome. » A propos d’un livre où le Père Jacques Loew avait rassemblé les instructions données lors d’une retraite prêchée au Vatican, le Bienheureux Paul VI dit : « C’est un livre qui se vend bien. Tout le monde veut savoir comment on peut convertir le pape. » C’était de l’humour mais ce n’était pas pour rire ! Les trois se savaient en état de conversion permanente.
Le carême est un temps d’entraînement. On le voit arriver chaque année avec un peu d’appréhension parce qu’on se demande quelles résolutions il va falloir prendre, parce qu’on sait qu’il va être difficile de les tenir, et parce que on va un peu culpabiliser…
L’évangile vient de nous dire que le but du carême c’est d’entrer un peu plus dans l’intimité avec le Père. Jésus nous indique les trois moyens : la prière, le jeûne et le partage.
La prière sera toujours un « combat ». Il faut lutter pour préserver un temps régulier pour Le Seigneur. On a toujours mille choses plus gratifiantes à faire avant de se mettre à prier. Et pourtant d’une part ce n’est que de la politesse vis à vis de Dieu à qui nous devons tout, et d’autre part, selon le mot de Georges Bernanos « c’est curieux comme mes idées changent lorsque je les prie. »
Le jeûne : c’est la sobriété dans la consommation que ce soit en nourriture, carburant, media, sorties. C’est aussi l’occasion de vérifier : C’est qui le patron ? la cigarette ou moi ? C’est qui le patron ? l’alcool ou moi ? C’est qui le patron ? les sucreries ou moi ? C’est qui le patron ? Les jeux ou moi ? C’est qui le patron ? la nourriture ou moi ? C’est qui le patron ? Internet ou moi ? C’est qui le patron ? ma langue de vipère ou moi ? C’est qui le patron ? mes colères ou moi ?
Le partage : c’est important de « budgétiser » sa charité. Il y a tellement de besoins dans le monde. Calculons un pourcentage. Ne donnons pas que des pièces rouges. Le carême ce n’est pas le moment des grandes révolutions mais le temps de la conversion : il s’agit de se tourner vers Jésus comme on se tourne vers un avocat ; pour demander de l’aide, pour l’appeler à la rescousse. Et Jésus va nous faire changer des petits riens. De toutes petites choses, de modestes petites choses. Des intentions, des attentions, des inflexions imperceptibles, mais qui changent tout. C’est le pouvoir des petits riens ! La force d’un merci, la puissance d’un sourire, le poids d’une main tendue. C’est retenir un soupir, s’abstenir d’une critique, oublier un reproche. Ce ne sont que de petites choses, mais qui, répétées chaque jour, modifient et bonifient le cours d’une existence. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Il me semble qu’il y a deux bonnes résolutions à prendre :
1) s’engager à lire chaque jour la page du livret « Carême à domicile ». On lit donc on prie. Et on fait dans l’heure qui suit l’effort qui est proposé. L’astuce c’est vraiment d’avancer 24 heures par 24 heures pas plus.
2) vivre le sacrement de confession sans attendre Pâques. Le Père Henri Lacordaire (1802-1861), le grand prédicateur du XIXe siècle, disait un jour : « Quand je donne mes conférences de Carême à Notre-Dame de Paris, il y a tant de monde que les gens montent sur les confessionnaux pour m’entendre. Mais à Ars, il y a un petit curé qui dit peu de choses mais qui fait entrer les gens dedans. »
Combat spirituel
On peut se poser la question : est-ce que pour certains Dieu ne serait pas comme une assurance tous risques ? Pour eux, Dieu devrait veiller à ce que personne n’ait de maladie ni d’accident, ni de grosses épreuves. Quand un drame arrive, ils sont désarçonnés (« Qu’est-ce qu’on a fait à Dieu ? ») ou révoltés (« C’est bien la preuve que Dieu n’existe pas »). Mais cette idée de Dieu-assurance tous risques, c’est de l’imaginaire. Le vrai Dieu est Père Fils et Saint Esprit. Lui qui tient notre univers dans l’existence et qui pourrait en faire des millions d’autres comme le nôtre s’est fait petit bébé sachant très bien que cela allait le conduire sur la croix. Un père n‘élève pas ses enfants dans du coton ; ce serait la meilleure façon d’en faire des « nouilles ». Quand Ingrid Bétancourt ressort au bout de six ans de l’enfer des FARC, on lui dit : « C’est normal que vous ayez retrouvé la foi de votre enfance, vous aviez besoin d’un tranquillisant ». Elle répond malicieusement : « Prenez Jésus dans votre vie et vous verrez s’il vous laisse tranquille ».
Si nous recevons le baptême, ce n’est pas pour souscrire une assurance tous risques. La première lecture de ce dimanche nous apprend que c’est pour recevoir Dieu pour allié. Quand on fait alliance avec un autre pays, ou un autre parti, ou une autre entreprise, c’est pour être plus fort contre un adversaire. Au baptême, nous prenons Dieu pour allié. Il a vaincu l’adversaire une fois pour toutes en étant victorieux de ses tentations et surtout par sa passion, sa mort sur la croix et sa résurrection. Nous sommes engagés dans un Combat spirituel contre le mensonge, l’égoïsme et l‘orgueil. Au fond contre l’inflation de notre « ego ». A ce propos Jocelyne Tarneaud qui a écrit « La Bible pas à pas », en 5 tomes (elle a été convertie à 18 ans grâce au Chemin néocatéchuménal) dit ceci « Dans une vie de couple, toute relation est normalement vouée à l’échec. Notre bulle d’ego ne peut que se fracasser sur celle de l’autre. Seul Jésus permet l’unité vraie… et de panser les plaies. » Dans ce Combat, quelle est notre « arme » ? C’est la foi, c’est à dire la capacité d’appeler Jésus à la rescousse.
Un étudiant se trouvait assis dans un train aux côtés d’un homme qui semblait être un paysan bien portant. Cet homme priait le chapelet et égrenait les perles dans ses doigts ; « Monsieur, demanda l’étudiant au vieil homme, vous croyez encore en ces trucs arriérés ? » Et en haussant les épaules, il ajoute : « Tout ça est dépassé, ne perdez pas votre temps. Suivez mon conseil. Jetez ce chapelet par la fenêtre. Maintenant on sait que seule la science peut quelque chose pour le salut du monde. – La science ?, demande humblement l’homme avec des larmes dans les yeux. Je ne comprends pas cette science… Peut-être pourrez-vous me l’expliquer ? » L’étudiant vit que l’homme était profondément touché. Pour éviter de le blesser davantage, il répondit : « S’il vous plaît, donnez-moi votre adresse et je vous enverrai un livre pour vous aider dans ce domaine. » Le vieil homme fouilla dans la poche intérieure de sa veste, et donna au garçon sa carte de visite. En découvrant la carte, l’étudiant, honteux, inclina la tête et n’osa plus dire un mot. Il venait de lire : « Louis Pasteur, directeur de l’Institut de Recherche Scientifique, Paris. » Louis Pasteur, l’inventeur du vaccin qui a dit aussi : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène ».
Carême rime avec baptême. Engageons nous résolument dans le Combat ; avec notre Allié ; et nous verrons son Arc-en-Ciel sur nos vies.