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Une Eglise malade !

Faut-il tuer le malade pour supprimer la maladie ?

Je vous avoue que lorsque je vais rencontrer mon médecin, j’apprécie assez qu’il ne suive pas cette ligne de conduite ! Je préfère qu’il fasse un bon diagnostic et prescrive les remèdes adaptés à  ma guérison.

Notre Eglise est malade. De quoi souffre-t-elle ?

  • Notre Eglise est à nouveau confrontée à des scandales qui impliquent prêtres et évêques. Les enjeux sont graves : Des personnes en recherche de spiritualité, qui sont disposées à faire un pas dans la Foi ne pousseront pas la porte de l’Eglise pour entrer. Des chrétiens lassés, blessés, s’en vont sans bruit. La méfiance et le rejet vis-à-vis de l’institution, la suspicion envers l’ensemble de ses représentants font que notre Eglise perd sa crédibilité. Au lieu de rapprocher chacun de la Source qui est le Christ, elle l’en éloigne. Parole entendue : « Ce serait maintenant, je ne ferais pas baptiser mon enfant ».

Malade,  notre Eglise ne souffre t ‘elle pas :

  • D’un déficit spirituel ? Au-delà de l’organisation humaine (nécessaire), n’oublions-nous pas qu’elle est d’abord communion dans le Corps du Christ ? Communion ou chacun des membres a sa place et sa dignité. Ou l’acteur premier est l’Esprit Saint.
  • D’une mauvaise répartition des pouvoirs et du manque de dialogue ? Les décisions sont souvent prises par des clercs, des hommes, célibataires, qui fonctionnent trop en cercle fermé. On ne peut pas être à la fois juge et partie.
  • D’un certain esprit de «mondanité » ? Comme dans la société, certains recherchent les honneurs, les avantages, les apparences, le pouvoir. « Je suis venu pour servir et non pour être servi » dit Jésus.
  • De privilégier règlements et ritualisme par rapport à la Charité du Christ et au cheminement des personnes ? « Vous avez remplacé le commandement de Dieu par la tradition qui vient des hommes ».

Face à cette Eglise malade, certains préconisent sa disparition pure et simple (L’obscurantisme religieux est dépassé) ; D’autres nous disent qu’il faudrait retourner à l’évangile et abandonner l’institution ; D’autres encore recommandent le limogeage de tous les évêques (Est-ce que jeter le capitaine à la mer va sauver le navire pris dans la tempête ?).

Le diagnostic est sûrement incomplet. Le remède miracle n’existe pas. Mais parmi les remèdes possibles, n’y en auraient-ils pas qui permettraient de faire un pas dans la bonne direction : Donner une réelle place à des femmes et à des hommes mariés dans les instances de gouvernement et de décision de notre Eglise ?  Sortir d’une certaine suffisance qui prétend avoir la vérité et l’apporter aux autres et apprendre à mieux vivre une démarche synodale (marcher ensemble, dialoguer) à la fois à l’intérieur de l’Eglise, mais aussi avec la société ? Approfondir notre vie spirituelle et l’enraciner davantage dans la Parole de Dieu, être davantage proches de ce que vivent les personnes, former des laïcs hommes et femmes à être davantage co-responsables dans nos communautés ?

Souhaitons qu’avec l’aide de l’Esprit Saint, la prise de conscience et les efforts de chacun,  la maladie évolue vers la convalescence et la guérison.

                                                                                        Père G.Volle