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Marcher ensemble

Dans la nuit du 13 au 14 novembre, sur plusieurs bâtiments d’Yssingeaux, dont l’église, ont paru des affichages pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants.  Certains paroissiens ont pu être blessés ou perturbés par ces affichages.

Mais qu’est-ce qui doit nous choquer ou nous scandaliser ? Ces affichages ? Je ne crois pas. Ne sont-ils  pas avant tout un message en quête de justice qui relate la vérité ? Ils n’affirment rien d’autre que ce qui est déjà contenu dans le rapport de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise), rapport demandé par l’Eglise elle-même, et tout à fait public puisqu’il est consultable par tous sur internet.

Ce qui, à mon sens, doit nous scandaliser ce sont les faits graves et nombreux qui ont été commis par des membres de l’Eglise. C’est le mal qui a été fait aux victimes. C’est le manque de réactivité de l’Eglise en tant qu’institution pour lutter contre ces dérives. Les personnes qui, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Eglise ont dénoncé ces faits et ont permis de les mettre en lumière ont rendu – et rendent encore- service à l’Eglise elle-même. L’Eglise grandit quand la vérité grandit. (Se grandissent également ceux qui, respectant la vérité, sont capables de reconnaitre tout ce que l’Eglise fait de beau et de bien et ne salissent pas toute une communauté pour la faute de quelques-uns).

Oui, même si ce n’est pas agréable, nous avons besoin de reconnaître nos erreurs, de travailler à la justice, de nous réformer et de nous purifier. Depuis des années l’Eglise œuvre pour y parvenir et dernièrement à l’Assemblée des évêques de France à Lourdes, nos évêques ont montré leur volonté d’aller encore plus loin dans ce sens et de participer à la réparation morale et matérielle des dommages commis.

 C’est bien dans cette logique que le Pape François a lancé le Synode 2021-2023. Pour renouveler l’Eglise afin qu’elle soit davantage fidèle au Christ et à sa mission. Ce Synode ne doit pas être encore un moment où l’Eglise (pardonnez-moi l’expression) « se regarde le nombril ». Ne nous enfermons pas dans un catholicisme défensif qui passe son temps à juger ou à condamner le monde où les médias. Synode signifie « marcher ensemble ». Nous avons besoin de réfléchir et d’agir entre chrétiens c’est vrai.  Mais nous avons également besoin des idées et des compétences que les personnes d’autres convictions, d’autres croyances, d’autre opinions que les nôtres peuvent nous apporter.

C’est dans un dialogue ouvert, sincère et respectueux que nous pouvons marcher ensemble vers des relations plus vraies, plus justes, plus humaines, plus heureuses. Loin de la naïveté, cette attitude est celle de la responsabilité et de l’espérance.       P.  G. Volle