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« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)

Jésus ne fait pas que se mettre en colère. Il pose un « geste prophétique ». Saint Jean-Paul II avait le génie de ces gestes prophétiques : quand il atterrissait dans un pays en descendant de la passerelle de l’avion, il s’agenouillait pour poser un baiser sur le sol. Cela disait beaucoup de l’amour du Seigneur pour ce pays en particulier. Et l’embrassade à  son agresseur Ali Agça, et quand il invite des représentants de toutes les religions à Assise,…  Quand le Pape François va en prison laver les pieds de détenus, à votre avis est-ce parce qu’ils ont les pieds sales ?

Le temple c’était le centre de toute la religion juive. Les sacrifices d’animaux qu’on y offrait chaque jour entretenaient l’alliance conclue sur le Mont Sinaï. Ce jour-là, Moïse avait fait dresser un autel en pierres. Il avait lu les dix commandements. Le Peuple avait répondu « Amen, nous les suivrons ». Moise avait alors versé du sang de taureau sur l’autel ; il en avait aussi aspergé le peuple en disant « Ceci est le sang de l’Alliance ». Le  Temple et ses « succursales » aurait dû permettre de rester dans cette Alliance.
En prenant le fouet et en renversant les tables des changeurs, Jésus dit que ce but a été oublié. Au lieu de servir Dieu, on se sert de Dieu. Le Nouveau Temple  que celui de Jérusalem ne faisait qu’annoncer, c’est le Corps de Jésus, ce corps vraiment tissé par le Saint-Esprit pendant neuf mois, vraiment né de la Vierge Marie, vraiment crucifié, vraiment ressuscité, et vraiment présent dans l’eucharistie. Rappelons-nous le rêve de Dieu : c’est de faire des hommes, des êtres pleins d’amour. Dieu veut que brûle dans nos cœurs un amour semblable au sien : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés».  Et comment cela est-il possible ? Parce que Dieu répand dans notre cœur l’Esprit-Saint. Mais, comment Dieu répand-il l’Esprit-Saint dans le cœur des hommes ? Par le Corps de Jésus né de la Vierge Marie. Jésus est celui qui est tellement rempli de l’Esprit-Saint qu’il peut le répandre abondamment sur tous ceux qui s’approchent de lui avec confiance et amour. Nous sommes sauvés par le corps de Jésus, le même à la crèche, à la croix et à la messe. Nous ne sommes pas seulement sauvés par une parole, par un message, mais par le corps de Jésus. De même qu’une maman nourrit de son corps et de son sang le bébé qui est en formation en elle, de même qu’elle le nourrit d’elle-même en lui donnant le sein, de même Le Père nous nourrit du Corps et du Sang de Dieu-le-Fils.
Mais d’autres détails de la messe le rappellent.
1) Pourquoi le prêtre tient-il les mains levées quand il prie au nom de tous devant le corps de Jésus ? Un enfant français a répondu : « Parce qu’il fait « haut les mains ». Un enfant africain a répondu : « C’est comme lorsque la pluie arrive : on dit la pluie c’est bon ! » Et les deux réponses, si différentes, expriment bien, au fond deux réalités de la prière. D’abord la supplication. « Haut les mains !… Seigneur, je suis en danger… Ne permets pas que le malheur me frappe. Je ferai tout ce que tu demanderas pour cela… » La deuxième réponse exprimait toute la prière de louange : « C’est bon la pluie !… Merci, mon Dieu, pour tout ce que tu nous donnes… »
2) Au moment de l’offertoire, le prêtre met une petite goutte d’eau dans le vin. Une fois mélangée au vin, il est impossible d’enlever cette goutte d’eau. C’est pour dire que nous voulons par l’eucharistie devenir inséparables de Jésus.
3) Et puis à la messe, nous prions pour les défunts. On donne des messes pour eux. Parce que c’est par le corps de Jésus que nous pouvons passer au Père. Le Père n’a pas un deuxième circuit de distribution. Tout passe par le Corps de Jésus. «Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui».