Les premières icônes de la Vierge Marie qui allaite sont très anciennes. D’origine copte, ces…
Noël, redonnons de la valeur à la parole
Redonner de la valeur à la parole :
Quand on demanda au sage chinois Confucius « Que feriez-vous si vous aviez le pouvoir ? » Il répondit : « Je redonnerai de la valeur à la parole ».
Ces derniers mois, on a beaucoup invoqué la liberté d’expression pour justifier le droit à publier des dessins, des discours qui blessent des personnes dans leurs convictions profondes, qui sèment la division, qui attisent la haine et mettent la vie d’autres personnes en danger. Les réseaux sociaux colportent des flots de paroles de toutes qualités. La liberté d’expression, inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, est une richesse de nos démocraties à défendre absolument. Mais également à utiliser avec sagesse et discernement. Qui sème le vent peut récolter la tempête. Au nom de la liberté d’expression a-t-on le droit de tout dire ? N’importe comment ? N’importe où ?
Quand un enfant sur la cour de l’école ou en famille sème la discorde, tient régulièrement des propos désobligeants envers les autres, ou a des comportements mettant en danger leur sécurité il trouve en général des adultes responsables pour lui faire comprendre qu’il y a des règles à respecter pour le bien commun. Ecoutons ce que déclarait Justin Trudeau Premier ministre du Canada le 30 octobre de cette année : « Nous allons toujours défendre la liberté d’expression. Mais la liberté d’expression n’est pas sans limites. Nous nous devons d’agir avec respect pour les autres et de chercher à ne pas blesser de façon arbitraire ou inutile ceux avec qui nous sommes en train de partager une société et une planète ».
La vraie liberté, n’est pas de faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux. La vraie liberté c’est d’être maître de soi, de ses idées, de ses actes, de ses passions et assez responsable pour se fixer à soi-même des règles de comportement qui permettent de vivre le plus harmonieusement possible avec ses semblables. La parole doit construire des ponts entre les personnes et non creuser des fossés. Ce n’est pas pour rien que notre devise républicaine a mis à côté du mot de liberté, celui de fraternité. Et la fraternité exige une parole responsable et respectueuse.
Jésus, une parole de paix :
En même temps, nous avons entendu des paroles de soi-disant croyants inciter à la violence, et même à tuer, au nom de leur foi en Dieu. Mais n’est-ce pas une absurdité complète que de faire cautionner par Dieu des paroles et des comportements de haine ?
Nous allons fêter Noël, la naissance de Jésus. « Au commencement était la Parole et la Parole était auprès de Dieu, et la Parole était Dieu. Et la Parole s’est faite chair, elle a habité parmi nous » dit saint Jean en parlant de la naissance du Christ en notre humanité. (Jean 1).
A Noël, la parole de Dieu se dit dans la simplicité de la crèche, dans la douceur et l’innocence d’un petit enfant. Dieu nous donne sa Parole avec bienveillance, confiance, humilité, respect. « Gloire à Dieu et paix aux hommes qu’il aime ». Ce chant de la nuit de Noël nous dit bien qu’aucun croyant véritable ne peut invoquer Dieu pour faire le mal. Aucune de nos paroles, aucun de nos actes ne devraient briser la paix. Dieu ne se retrouve pas dans nos violences. « La colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » dit saint Jacques (Jc.1,20).
Devant la crèche de Noël, devant le Christ, Parole de Dieu venu nous révéler l’amour du Père pour tous les hommes, confions à Dieu notre monde bouleversé, inquiet, violent. Demandons-lui de ne céder ni à la tentation de la peur ni à celle de la violence. Demandons-lui de retrouver la valeur de la parole qui doit être source de respect, de paix et d’espérance.
Fêtons Noël en redonnant de la valeur à nos paroles. Croyants ou incroyants, nous pouvons nous rappeler ce que conseillait le philosophe grec Socrate à ses disciples : Avant de parler, faites passer vos paroles par un triple filtre : Est-ce que ce que je vais dire est vrai ? Est-ce que c’est bon ? Est-ce que c’est utile ?
G. Volle