Suivons donc les chemins du Christ, ceux qu'il nous a montrés, surtout le chemin d'humilité…
La Samaritaine : une seule femme, de nombreux enseignements.
1 – L’évangile serait une affaire d’homme ? L’évangile serait « mach » ? Or, comment s’ouvre l’évangile selon saint Jean ? Avec Marie à Cana. Et le chapitre 3 : Nicodème ; mais il ne comprend pas. Chapitre 4 : La samaritaine, une femme considérée comme païenne en plus ! Elle se laisse conduire. Elle comprend tout. Ce ne sont pas les hommes qui avancent comme ça ! La femme est intuitivement religieuse. Elle doit préserver l’homme de l’enlisement dans le « faire ». Le Talmud pose la question : « Pourquoi les hommes ont-ils leur place réservée à la synagogue et pas les femmes ? Les hommes quand ils ne sont pas là, leur chaise est vide. On peut leur rappeler qu’il faut prier. Les femmes n’ont pas besoin de cela parce qu’elles prient partout où elles sont. La femme est naturellement religieuse. L’homme est large en haut, étroit en bas. Il pointe vers la terre. La femme est large au bassin, mince en haut ; elle est pointée vers le Ciel. Et cela constitue la croix de Salomon. L’Etoile de David. Indispensable complémentarité. Celui qui conceptualise c’est l’homme mais la femme est intuitive. Padre Pio : quand sa maman est morte, il criait dans sa cellule au point que ses frères étaient scandalisés. On a cette conviction que plus on est saint, plus on est indifférent. C’est le contraire. La Vierge Marie a souffert le martyre parce qu’elle est immaculée. Indispensable complémentarité. Pour être vraiment homme le Fils de Dieu lui-même a eu besoin de la complémentarité de la Vierge Marie et de saint Joseph.
2 – Deuxième lecture. Je ne sais pas si vous aimez les blagounettes loufoques. En voici une : un grand chien entra dans une boucherie portant une bourse dans la gueule. Il dépose la bourse à terre et s’assied juste devant le comptoir de viande. « Qu’y a-t-il copain… lui lance d’un ton farceur le boucher : Veux-tu acheter un morceau de viande ? » « Woof, Woof » répond le chien. Le boucher surpris emballe la viande et trouve l’argent dans la bourse à terre. Quand le chien quitte le magasin, le boucher décide de le suivre. Le chien, au bout de la rue, entre dans un building, monte au 3e étage et commence à gratter à une porte. Quand enfin la porte s’ouvre, c’est sur un homme en colère qui commence à crier sur le chien. « Arrêtez » dit le boucher, « c’est le chien le plus intelligent que j’aie jamais vue! » « Intelligent ? réplique l’homme, ça m’étonnerait ; c’est la troisième fois cette semaine qu’il oublie sa clef ! »
Nous avons de grandes attentes vis-à-vis des autres, souvent beaucoup trop. Et les déceptions alors n’en finissent plus de surgir que ce soit vis-à-vis de notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos collègues de travail, nos voisins. Nos « standards » de ce qui est correct et approprié conduisent certaines personnes de notre entourage à s’isoler et dans le fond nous acceptons cet éloignement. Dans l’évangile, nous avons l’exemple de la samaritaine. Elle s’étonne que Jésus engage la conversation avec elle. Cette femme de Samarie est au fond, une victime de l’attitude qui consiste à être terriblement exigeant pour les autres. Aux yeux du judaïsme, sa religion, sa nationalité font d’elle une non-personne. son style de vie l’a transformée en paria. Jésus bien sûr, questionne le style de vie de cette femme. Mais il lui ouvre une espérance. Il appelle la samaritaine à redonner sens à sa foi et par là, à sa joie pour la rendre capable de recréer sa vie. Il lui donne de retrouver les ressorts qui sont en elle. Dieu est terriblement exigeant mais il est infiniment miséricordieux. En racontant à tous sa rencontre avec Jésus, elle devient une source de foi et de renouveau pour les autres. Seigneur donne nous de t’imiter. Aide-nous à dépasser les erreurs des autres, à voir et susciter le meilleur en eux pour qu’ils puissent l’utiliser comme des cadeaux pour le bien de tous.
3 – Troisième lecture. On sait combien la ponctuation est importante. J’aime bien cette boutade inventée par un ami qui aime les belles lettres. C’est un prêtre qui dicte aux enfants une leçon de catéchisme. » Dieu (virgule), Lui (virgule), dans sa grande miséricorde (virgule), ne veut pas la mort du pécheur (à la ligne) »… Dans l’évangile aussi, la ponctuation est importante. Parfois un simple point placé à un endroit ou à un autre change le sens de la phrase. C’est le cas dans un passage de l’évangile selon saint Jean au chapitre 7, versets 38 et 39. Il est écrit ceci : « Debout dans le temple de Jérusalem, Jésus lança à pleine voix : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi ! » Comme dit l’écriture, de son cœur jailliront des fleuves d’eau vive. » Jésus, précise aussitôt saint Jean, parlait de l’Esprit-Saint que devaient recevoir les croyants, car l’Esprit-Saint n’avait pas encore été donné. Jésus n’ayant pas encore été élevé sur la croix »… Dans ce passage, suivant les manuscrits, la ponctuation est fluctuante. Un point résume toute notre foi et ouvre de larges perspectives. Si on met le point juste après « celui qui croit en moi », on comprend que c’est du cœur de Jésus que jaillissent les fleuves d’eau vive. C’est très compréhensible. Jésus est désormais au cœur de notre humanité le Sacré-Coeur, la source d’où s’épanche l’Amour de la Sainte-Trinité. Mais on peut mettre le point ailleurs et entendre ceci : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. (Point) Celui qui croit en moi, comme dit l’Ecriture; de son cœur jaillira des fleuves d’eau vive »… Dans ce cas-là, il ne s’agit pas du cœur de Jésus mais du cœur du croyant. Les deux possibilités de ponctuation offrent donc un raccourci saisissant. Cela nous confirme la révélation de Jésus à la Samaritaine : « Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissante en vie éternelle. » Cela avait été promis à Abraham : « Je te bénirai… tu seras une bénédiction ». (Genèse 12 2. Dimanche dernier).
C’est ce qui fait dire à certains que nous devons être de la « spiritualité du bassin qui prend le temps de recueillir l’eau ». En nous laissant remplir par Dieu, nous débordons de l’amour de Dieu, nous transmettons cet amour. Ainsi un petit point de rien du tout et une femme aux « périphéries » nous invitent à l’émerveillement en nous rappelant notre dignité à continuer à entrer dans l’intimité avec Jésus pour répandre son Esprit.