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11 novembre 2018 100° anniversaire de la signature de l’armistice de 14-18

 

Le mystère d’iniquité dit en une phrase au sujet de la guerre

« La guerre est faite par des personnes qui ne se connaissent pas mais qui se massacrent au profit de personnes qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas. » Paul Valéry

Maïti Girtanner.

Les anciens se souviennet peut-être : à l’émission télévisée qui s’appelait « La marche du siècle », animée par Jean Marie Cavada, en novembre 1997, Maïti Girtanner a bouleversé des millions de téléspectateurs en parlant de la force du pardon. Peu après, à l’émission du Jour du Seigneur, elle a révélé les ressources formidables de la volonté, de l’intelligence et de la foi capables de transcender la souffrance et de recréer une vie riche d’espérance et de fécondité.

A 16 ans déjà, elle est promise à une brillante carrière internationale de pianiste. Mais en 1940, c’est la guerre. Parce qu’elle parle parfaitement et le français et l’allemand, parce que la ligne de démarcation passe au milieu de la rivière qui longe la propriété de ses parents dans le Poitou, elle entre dans la Résistance. Elle a 18 ans. Parce qu’elle est pleine d’astuce, elle fait passer des centaines de personnes et du courrier ultra secret en zone libre. Mais au bout de trois ans, elle est arrêtée et torturée à mort par Léo, un bourreau médecin. Par de multiples atteintes au système nerveux sensitif de la moelle épinière, il la condamne à souffrir atrocement au moindre toucher jusqu’à la fin de ses jours.

Providentiellement, elle en sort vivante. Mais même après huit années d’hôpital, elle continuera à souffrir et ne jouera plus de piano. Elle deviendra professeur de philo et fera de l’accompagnement spirituel individuel.

En 1984, Maïti reçoit un coup de fil. Elle reconnaît tout de suite la voix de son bourreau : il a réussi à retrouver sa trace. Très malade et terrifié par la mort, il n’y a qu’une personne avec qui il souhaite en parler… Alitée à cause d’un accès de douleurs, Maïti s’entend répondre : « Venez. »   Elle parle longuement de la mort à Léo. Léo écoute et dit : « Cela fait du bien ce que vous me dites. Mais êtes-vous sûre que Dieu peut recevoir quelqu’un comme moi ? »   Maïti rectifie : « Un homme qui a fait tant de mal. » Par ces mots, elle cherche à le mettre en vérité face à lui-même… Elle lui révèle que, depuis quarante ans, elle prie pour lui. Elle lui explique que l’amour de Dieu est tel qu’il peut tout transformer en amour.  « Que puis-je faire maintenant ? » demande Léo.  « Cherchez au fond de vous-même le lieu ou vous avez laissé Dieu habiter en vous, car Il habite en ses créatures même les plus enténébrées. Parlez à Dieu comme un enfant, et donnez de l’amour à tous ceux à qui vous le pouvez. »  Puis Maïti se soulève et embrasse Léo : « Je me suis sentie prise par un désir fou de prendre cet homme dans mes mains pour le déposer dans le coeur de Dieu », raconte-t-elle. Léo a murmuré : « Pardon. » Longtemps Maïti a téléphoné à sa veuve pour la soutenir.