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C’est du cœur de l’homme que vient le mal

Nous entendons ce dimanche 2 septembre, dans l’évangile,  l’un des plus grands apports de Jésus à l’humanité : C’est du cœur de l’homme que vient le mal. La plupart du temps en effet on pense soit que le mal est un manquement à un règlement extérieur, soit qu’il est –  comme une épidémie – cantonné à une époque, un parti politique, une idéologie, soit qu’il viendrait uniquement de structures injustes. Dans le premier cas, on vise le « pas vu pas pris » (comme personne ne s’est aperçu de rien, il n’y a pas faute de ma part). Dans les deux autres cas, ce serait une espèce de fatalité : que voulez vous faire contre l’état islamique et ses actes terroristes, ou contre la corruption financière et politicienne ? En fait Jésus nous apprend que le mal vient du cœur de l’homme, que la frontière entre le bien et le mal ne passe pas entre ceux qui se font prendre et ceux qui ne se font pas prendre, ou bien entre les nazis et les gentils, entre les collabos et les maquisards, ou bien entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, mais elle passe dans le cœur de chacun.
Pourquoi est-ce une excellente nouvelle ? Pour deux raisons :
1. Le mal est comme « localisé » !
2. S’il est en moi, il est donc possible de gagner du terrain sur lui !!?

Pour nous en libérer, que fait le Seigneur ? Il nous fait deux immenses cadeaux : la Loi et son Fils. Saint Jean dit dans son Prologue : « Si la grâce de la Loi nous a été donnée par Moïse, la grâce de la Vérité nous a été donnée par Jésus. » A notre époque, c’est curieux : d’un côté, on légifère à tour de bras. (André Frossard disait avec humour : « Quand chacun fera sa loi, on finira peut-être par regretter les Commandements qui n’étaient que dix. ») D’un autre côté, en effet, on n’aime pas beaucoup les lois. (Le grand slogan de mai 1968 était : « Il est interdit d’interdire ».) Les Juifs, eux, se savaient les « chouchous de Dieu », précisément parce qu’il leur avait donné La Loi. Jésus lui-même a dit : « Ne pensez pas que je suis venu abroger la Loi. Je suis venu plutôt l’accomplir. »

Il ne faut pas oublier qu’il y a des lois civiles contraire au Dessein de Dieu. Tout ce qui est légal n’est pas forcément moral. Mais la Loi dictée par le Seigneur ou inspirée par l’évangile est un cadeau. J’ai entendu, un soir, une pédopsychiatre dire à toute une assemblée de parents d’élèves : « Regardez un bébé que l’on met dans son landau. Tout de suite, il cherche les bords. Il a besoin d’être rassuré : son espace n’est pas illimité. De même, un enfant à qui on ne fixe pas des règles est un enfant angoissé. » Aussitôt, les institutrices présentes ont dit qu’en effet ils étaient facilement identifiables. Un fleuve sans rive devient un marécage nauséabond et plein de moustiques. Avec des rives, il est source d’énergie.