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Dieu sur la paille

L’homme, dieu sur la paille :

Ce dieu sur la paille, ce pourrait bien être l’Homme, notre Humanité. Dans notre maison commune, notre planète, nous nous comportons comme des dieux, croyants que tout nous est permis, que tout nous est possible. Nous exploitons, consommons, gaspillons sans mesures les ressources de la planète. Pourtant ces ressources sont limitées et nous risquons à très court terme d’en voir le terme. Nous nous retrouverons sur la paille, démunis et affrontés à des situations de misère et de violence. Certains scientifiques prévoient une décroissance sérieuse des ressources dès 2040. L’objectif n’est pas de sauver la planète (qui continuera avec ou sans nous) mais de sauver notre Humanité qui peut très bien disparaître. Noël nous invite à réagir.

Jésus, Dieu sur la paille :

A Noël, nous célébrons Jésus, Dieu qui vient partager notre humanité. Le Tout-Puissant naît dans la simplicité, sur la paille de la crèche, dans la pauvreté d’une étable. Ce Dieu sur la paille ne nous invite-t-il pas à retrouver des modes de vie plus sobres qui peuvent nous apporter davantage de bonheur ? Ne peut-on être aussi heureux en ayant moins de choses ? N’est-ce pas la qualité des relations qui comptent plutôt que de consommer toujours plus ?  Apprenons à posséder sans que rien ne nous possède.

Jésus nous ouvre à la solidarité puisqu’il vient pour sauver tous les hommes. Venus pour offrir la Vie à tous les hommes, Jésus nous invite à nous entraider plutôt qu’à céder à l’égoïsme et à nous diviser, par peur ou par intérêt. 11% des hommes consomment actuellement 75% des ressources. Cette injustice ne peut qu’engendrer violence et misère. Retrouver le sens de la destination universelle des biens de la terre, dont nous ne sommes que les gérants ; avoir la volonté de les utiliser pour le bien commun de tous, s’entraider, n’est-ce pas la condition de l’avenir de notre humanité ?

Nos enfants ne méritent-ils pas mieux qu’un monde appauvri en ressources et gangréné par la guerre ?

« Gloire à Dieu, paix aux hommes », ce chant des anges dans la nuit de Noël est très actuel.

 Il nous faut retrouver le sens de Dieu ; redécouvrir ce Dieu créateur qui nous donne vie et veut nous faire partager son amour. C’est cela qui peut fonder un véritable humanisme. Reconnaître que tous les hommes sont enfants d’un même Père divin peut fonder notre volonté d’être solidaires et heureux ensembles. Cet humanisme puisé dans notre relation à Dieu créateur de vie et source d’amour peut être le socle d’une paix véritable et durable.

Pensons à nos enfants, petits-enfants : Allons-nous faire la politique de l’autruche et aller droit dans le mur en continuant à consommer à tout va ? Les dieux que nous croyons être risquent bien alors de se retrouver sur la paille. Saurons-nous contempler le bonheur de Joseph, Marie et Jésus dans la simplicité et la sobriété de la crèche ? Saurons-nous accueillir dans la foi en ce Dieu qui, à Noël, nous enseigne l’humilité, la bonté, la fraternité pour que nous ne gâchions pas notre humanité ? Saurons-nous faire confiance à l’amour sauveur du Christ qui nous apporte la solidarité et la paix ?

G.Volle