Les premières icônes de la Vierge Marie qui allaite sont très anciennes. D’origine copte, ces…
Voici l’enfant de la divine espérance…
Voici Noël qui vient détricoter patiemment le lourd manteau des ténèbres.
Voici Noël qui secrètement mûrit au ventre de l’humain le fruit la Promesse,
Voici l’enfant de la Divine Espérance qui déjà tend les bras vers le berceau béant de toutes nos blessures.
Frêle lueur de Noël qui pointe à l’horizon de tant de déchirures.
Feu vacillant de Noël qui déjà engage l’ardent combat au gué des nuits obscures.
Noël, Dieu se fait vulnérable et vient naître sur la paille de nos fragilités.
Noël, Dieu s’immisce dans le précaire de nos vies pour, tendrement, mieux être » Notre Père « .
Oui, le voilà ce Dieu qui vient et qui ose se cogner le front à toutes nos portes closes.
Il est là, sur le seuil, il attend patiemment que l’Avent lui déverrouille enfin notre secret désir.
Bienheureux temps de l’attente, de la vacuité, du silence, de la sainte patience où Dieu peut tout, si nous le laissons faire !
Bienheureuse page blanche de l’Avent où notre vie en gestation s’ouvre soudain au Divin Possible, si nous le laissons naître !
Bienheureuse marche à l’étoile vers la nativité d’un Dieu qui, en devenant homme, nous ouvre à notre humanité.
Noël, voie enfin offerte à l’homme pour qu’il fasse de sa vie rien moins qu’une œuvre d’art !
Noël, et voici qu’un enfant nous invite à devenir icône, trace, Sainte Face, visage enfin envisagé de l’Eternel au cœur du temps bouleversé des hommes !
Noël, et voici que le Très-Haut, à travers nous se donne des mains, un cœur, un cri, un sourire pour, au plus bas, au plus proche, apaiser un peu de la douleur du monde !
Il faut donc marcher pas à pas, résolument fermement, doucement vers l’aube nouvelle et apaisée de la Nativité, non comme on se rendrait à une commémoration du souvenir mais comme on va, confiant et joyeux, vers son avenir ! Dieu n’est jamais moins Dieu que coincé dans les ornières des pieuses nostalgies : il n’est pas né d’hier, mais de demain !
Oui, cet enfant nu, blotti dans les bras de Marie réjouie, roule déjà la pierre des tombeaux de notre humaine – si humaine ! – condition.
Oui, déjà la sainte crèche brille des premiers éclats du grand brasier de Pâques !
Un tout-petit vient, d’en haut, nous murmurer, au plus bas, au plus près, le grand secret de l’Evangile : ton passé n’est pas encore écrit ! Dieu, en toi, reste à naître…
Lui, le Vulnérable, le Tout-proche, vient miséricordieusement, par sa première respiration de nouveau-né, te donner Souffle…
Alors, n’attends plus : sèche tes larmes, prépare ton cœur, habille-toi l’âme pour l’accueillir !
Laisse mûrir en toi le fruit savoureux de Noël…
Bertrand REVILLION
Panorama Décembre 2005